Flore
Une plante protégée au niveau national, trouvée en 1995, le Céleri rampant (Apium repens), n'a pas été confirmée depuis. Les canaux du marais abritent la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum) et le Flûteau fausse-Renoncule(Baldellia ranunculoides).
Faune
Un oiseau des marais le Vanneau huppé
Les roselières et végétation herbacée haute abritent la nidification de la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), de la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scipaceus), du Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaemus), de la Locustelle tachetée (Locustella naevia), de la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), du Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), de la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), du Gravelot (Charadrius dubius) et du Hibou moyen-duc (Asio otus). Mais aussi dans d'autres environnements, le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et la Sarcelle d'été (anas querquedula). Pour l'hivernage, on note la présence du Courlis cendré (Numenius arquata) et l'escale de la Barge à queue noire (Limosa limosa).
Parmi les odonates des espèces d'intérêt patrimonial tels l'Agrion gracieux (Coenagrion pulchellum), la Libellule fauve (Libellula fulva), l'Agrion orangé (Platycnemis acutipennis), l'Agrion à longs cercoïdes (Cercion lindenii), l'Agrion vert (Erythromma viridulum) et l'Anax napolitain (Anax parthenope).
La rivière l'Ancre abrite la présence de frayères à Truite de mer (Salmo trutta trutta) et à Lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis).
ZNIEFF II
La ZNIEFF II des "marais de la Dives" comporte plusieurs espèces rares non déjà recensées dans la ZNIEFF I des "marais de Brucourt et Goustranville".
Flore
Fleurs de Nivéole d'été
Pour la flore, en plus des espèces notées en ZNIEFF I, il a été trouvé une espèce protégée au niveau national, la Nivéole d'été (Leucojum aestivum) dont au moins 5000 pieds ont été découverts en 1996 dans une peupleraie du marais de Petiville. D'autres sont protégées au niveau régional comme le Cératophylle submergé (Cératophyllum submersum) et le Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum). La présence du Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis) et du Vulpin bilbeux (Alopecurus bulbosus), signalés en 1982, n'ont pas été retrouvés récemment.
Faune
Pour la faune ornithologique, dans les marais de la Dives, principalement dans la réserve de Saint-Samsonmais aussi dans d'autres secteurs, on trouve des espèces hivernantes comme la Sarcelle d'hiver (Anas crecca), le Canard siffleur (Anas penelope), le Fuligule milouin (Aythya ferina), le Pluvier doré (Pluvialis apricaria), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), la Foulque macroule (Fulica atra) et depuis 1978, année où un couple s'est installé à Hotot-en-Auge, la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) revient chaque année en nombre de couples croissants.
Une jeune truite fario
En période nuptiale, si l'abaissement de la nappe d'eau ne favorise pas la nidification, on trouve tout de même le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) et Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la Marouette ponctuée (Porzana porzana). Les prairies fauchées accueillent la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), le Traquet tarier (Saxicola rubertra) et la Râle des genêts (Crex crex).
Les roselières et la végétation herbacée haute sont favorables à la nidification du Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). Les peupleraies, de plus en plus présentent dans les marais, abritent la nidification du Loriot (Oriolus oriolus) et de la Bondrée apivore (Pernis apivorus). Les haies basses aubépines recueillent les nids de la Pie-grièche écorcheur (lanius collurio) et la Pie-grièche grise (Lanius excubitor) ainsi que la Fauvette babillarde (Sylvia curruca).
Parmi les insectes sont recensées des espèces d'intérêt patrimonial, en plus de celles citées en ZNIEFF I, de libellules tels l'Anax napolitain (Anax parthenope).
La faune piscicole est très riche en anguille (Anguilla anguilla). Elle est aussi représentée par les salmonidés migrateurs, présente sous forme de frayères, dans les cours d'eau tributaires de la Dives comme la Dorette, l'Algot, la Vie et l'Ancre, le Saumon atlantique (Salmo salar) et la Lamproie marine (Petromyzon marinus). La Dives offre un peuplement de Truite fario (Salmo trutta fario), de chabot commun (Cottus gobio) et de Lamproie de Planer (Lampetra planeri).
Ecosystème
Le territoire de la commune de Brucourt comprend 2 biotopes spécifiques partagés par la courbe de niveau des 5m: au-dessus, le bocage, et en-dessous, les marais.
Bocage
L'ancien mot "boscage" a longtemps désigné un "bosc", un bosquet, un petit bois, mais l'étymologie prête à confusion, puisque le bocage est une construction humaine et ne naît pas de la forêt d'origine.
Biotope bocager
Le bocage, qui couvre les 3/5 de la Normandie historiques, est composé de réseaux imbriqués de prairies, de fossés et de talus plantés, de haies qui composent un premier biotope hébergeant une biocénose spécifique.
Prairie complantée de pommiers en fleurs
Les "grands fonds argileux" sont moins faciles d'exploitation que les riches limons des plateaux mais ils ont grandement contribué à la réputation de richesse de l'agriculture normande. Drainés par des fossés profonds, protégés par des levées de terre colonisées par des haies vives, l'humidité du climat confère à ces territoires "d'exceptionnelles qualités pour porter de riches prairies naturelles de ray-grass et de trègle blanc, particulièrement remarquables pour l'élevage des vaches laitières et surtout pour l'embouche et pour l'élevage du cheval.
Du point de vue chimique, ces terres manquent de carbonate de chaux, de potasse et de phosphore. Sur le plan physqiue, la pente arénise les sommets, tapisse les versants de colluvions et accumule dans les fonds des colloïdes argileux.
Les parcelles sont de tailles moyenne (de 1 à 3ha) à grande (plus de 3ha). Elles étaient, dans l'après-guerre, complantées à 50% de pommiers de hautes tiges. Bordées d'arbres constituant des frondaisons hautes et épaisses, ils forment des voûtes au-dessus des chemins creux. Les parcelles, de formes irrégulières, abritent un habitat doublement dispersés de fermes éparses dans le bocage aux bâtiments dispersés dans des cours ouvertes. Des études de P.Brunet et M.C Dionnet démontrent que le bocage du Pays d'Auge était différent au début du XIXe siècle avec les vastes parcelles de grandes propriétés sur les plateaux et les plus petites parcelles de hameaux familiaux sur les versants moins riches. L'évolution contemporaine résulte "de la concentration des "petites terres" et la division des plus grands ensembles fonciers". L'évolution récente achève la mue du bocage augeron en lieu de villégiature.
Biocénose bocagère
Flore
Aubépine en fleurs
La flore du bocage est d'abord caractérisée par les haies où, aux niveaux les plus hauts, l'orme, décimé par la graphiose, est remplacé par le frêne accompagné du chêne pédonculé ou sessile. Au niveaux moyens, on retrouve le prunellier (premier à fleurir à la fin de l'hiver) et l'aubépine. Aux premiers niveaux de brise-vent croissent le rosier des champs, le sureau noir, le pommier sauvage, le noisetier et plus rarement le néflier commun sans oublier l'inévitable mûrier.
La flore des talus des haies se compose de la véronique, la stellaire holostrée, la grande marguerite commune, le primevère acaule et la primevère officinale ou coucou, le lamier blanc, l'orchis mâle, la vesce des haies, le cerfeuil penché et sauvage.
La flore des prairies, au milieu du ray-grass et du trèfle blanc, a une composition floristique faite de la chlore perfoliée, l'orchis grenouille, la gentiane d'Allemagne, le spiranthe d'automne et des plantes prairiales comme l'avoine élevé, la succise des près, le salsifis des près et laparnassie des marais.
Classés maintenant dans un règne à part: fungi, les champignons des haies et des talus normands sont représentés par les morilles, les verpes, les entolomes, les calocybes, les lépiotes, les volvaires, les agarics et les rhodocybes.