mercredi 19 août 2009

Flore

Une plante protégée au niveau national, trouvée en 1995, le Céleri rampant (Apium repens), n'a pas été confirmée depuis. Les canaux du marais abritent la Zannichellie des marais (Zannichellia palustris), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum) et le Flûteau fausse-Renoncule(Baldellia ranunculoides).

Faune



Un oiseau des marais le Vanneau huppé





Les roselières et végétation herbacée haute abritent la nidification de la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), de la Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scipaceus), du Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaemus), de la Locustelle tachetée (Locustella naevia), de la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), du Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), de la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), du Gravelot (Charadrius dubius) et du Hibou moyen-duc (Asio otus). Mais aussi dans d'autres environnements, le Vanneau huppé (Vanellus vanellus), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et la Sarcelle d'été (anas querquedula). Pour l'hivernage, on note la présence du Courlis cendré (Numenius arquata) et l'escale de la Barge à queue noire (Limosa limosa).

Parmi les odonates des espèces d'intérêt patrimonial tels l'Agrion gracieux (Coenagrion pulchellum), la Libellule fauve (Libellula fulva), l'Agrion orangé (Platycnemis acutipennis), l'Agrion à longs cercoïdes (Cercion lindenii), l'Agrion vert (Erythromma viridulum) et l'Anax napolitain (Anax parthenope).

La rivière l'Ancre abrite la présence de frayères à Truite de mer (Salmo trutta trutta) et à Lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis).

ZNIEFF II

La ZNIEFF II des "marais de la Dives" comporte plusieurs espèces rares non déjà recensées dans la ZNIEFF I des "marais de Brucourt et Goustranville".

Flore




Fleurs de Nivéole d'été





Pour la flore, en plus des espèces notées en ZNIEFF I, il a été trouvé une espèce protégée au niveau national, la Nivéole d'été (Leucojum aestivum) dont au moins 5000 pieds ont été découverts en 1996 dans une peupleraie du marais de Petiville. D'autres sont protégées au niveau régional comme le Cératophylle submergé (Cératophyllum submersum) et le Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum). La présence du Scirpe à une écaille (Eleocharis uniglumis) et du Vulpin bilbeux (Alopecurus bulbosus), signalés en 1982, n'ont pas été retrouvés récemment.

Faune

Pour la faune ornithologique, dans les marais de la Dives, principalement dans la réserve de Saint-Samsonmais aussi dans d'autres secteurs, on trouve des espèces hivernantes comme la Sarcelle d'hiver (Anas crecca), le Canard siffleur (Anas penelope), le Fuligule milouin (Aythya ferina), le Pluvier doré (Pluvialis apricaria), la Bécassine des marais (Gallinago gallinago), la Foulque macroule (Fulica atra) et depuis 1978, année où un couple s'est installé à Hotot-en-Auge, la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) revient chaque année en nombre de couples croissants.





Une jeune truite fario





En période nuptiale, si l'abaissement de la nappe d'eau ne favorise pas la nidification, on trouve tout de même le Grèbe huppé (Podiceps cristatus) et Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), la Marouette ponctuée (Porzana porzana). Les prairies fauchées accueillent la Bergeronnette printanière (Motacilla flava), le Traquet tarier (Saxicola rubertra) et la Râle des genêts (Crex crex).

Les roselières et la végétation herbacée haute sont favorables à la nidification du Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). Les peupleraies, de plus en plus présentent dans les marais, abritent la nidification du Loriot (Oriolus oriolus) et de la Bondrée apivore (Pernis apivorus). Les haies basses aubépines recueillent les nids de la Pie-grièche écorcheur (lanius collurio) et la Pie-grièche grise (Lanius excubitor) ainsi que la Fauvette babillarde (Sylvia curruca).

Parmi les insectes sont recensées des espèces d'intérêt patrimonial, en plus de celles citées en ZNIEFF I, de libellules tels l'Anax napolitain (Anax parthenope).

La faune piscicole est très riche en anguille (Anguilla anguilla). Elle est aussi représentée par les salmonidés migrateurs, présente sous forme de frayères, dans les cours d'eau tributaires de la Dives comme la Dorette, l'Algot, la Vie et l'Ancre, le Saumon atlantique (Salmo salar) et la Lamproie marine (Petromyzon marinus). La Dives offre un peuplement de Truite fario (Salmo trutta fario), de chabot commun (Cottus gobio) et de Lamproie de Planer (Lampetra planeri).

Ecosystème

Le territoire de la commune de Brucourt comprend 2 biotopes spécifiques partagés par la courbe de niveau des 5m: au-dessus, le bocage, et en-dessous, les marais.

Bocage

L'ancien mot "boscage" a longtemps désigné un "bosc", un bosquet, un petit bois, mais l'étymologie prête à confusion, puisque le bocage est une construction humaine et ne naît pas de la forêt d'origine.

Biotope bocager

Le bocage, qui couvre les 3/5 de la Normandie historiques, est composé de réseaux imbriqués de prairies, de fossés et de talus plantés, de haies qui composent un premier biotope hébergeant une biocénose spécifique.





Prairie complantée de pommiers en fleurs





Les "grands fonds argileux" sont moins faciles d'exploitation que les riches limons des plateaux mais ils ont grandement contribué à la réputation de richesse de l'agriculture normande. Drainés par des fossés profonds, protégés par des levées de terre colonisées par des haies vives, l'humidité du climat confère à ces territoires "d'exceptionnelles qualités pour porter de riches prairies naturelles de ray-grass et de trègle blanc, particulièrement remarquables pour l'élevage des vaches laitières et surtout pour l'embouche et pour l'élevage du cheval.

Du point de vue chimique, ces terres manquent de carbonate de chaux, de potasse et de phosphore. Sur le plan physqiue, la pente arénise les sommets, tapisse les versants de colluvions et accumule dans les fonds des colloïdes argileux.

Les parcelles sont de tailles moyenne (de 1 à 3ha) à grande (plus de 3ha). Elles étaient, dans l'après-guerre, complantées à 50% de pommiers de hautes tiges. Bordées d'arbres constituant des frondaisons hautes et épaisses, ils forment des voûtes au-dessus des chemins creux. Les parcelles, de formes irrégulières, abritent un habitat doublement dispersés de fermes éparses dans le bocage aux bâtiments dispersés dans des cours ouvertes. Des études de P.Brunet et M.C Dionnet démontrent que le bocage du Pays d'Auge était différent au début du XIXe siècle avec les vastes parcelles de grandes propriétés sur les plateaux et les plus petites parcelles de hameaux familiaux sur les versants moins riches. L'évolution contemporaine résulte "de la concentration des "petites terres" et la division des plus grands ensembles fonciers". L'évolution récente achève la mue du bocage augeron en lieu de villégiature.

Biocénose bocagère

Flore





Aubépine en fleurs




La flore du bocage est d'abord caractérisée par les haies où, aux niveaux les plus hauts, l'orme, décimé par la graphiose, est remplacé par le frêne accompagné du chêne pédonculé ou sessile. Au niveaux moyens, on retrouve le prunellier (premier à fleurir à la fin de l'hiver) et l'aubépine. Aux premiers niveaux de brise-vent croissent le rosier des champs, le sureau noir, le pommier sauvage, le noisetier et plus rarement le néflier commun sans oublier l'inévitable mûrier.

La flore des talus des haies se compose de la véronique, la stellaire holostrée, la grande marguerite commune, le primevère acaule et la primevère officinale ou coucou, le lamier blanc, l'orchis mâle, la vesce des haies, le cerfeuil penché et sauvage.

La flore des prairies, au milieu du ray-grass et du trèfle blanc, a une composition floristique faite de la chlore perfoliée, l'orchis grenouille, la gentiane d'Allemagne, le spiranthe d'automne et des plantes prairiales comme l'avoine élevé, la succise des près, le salsifis des près et laparnassie des marais.

Classés maintenant dans un règne à part: fungi, les champignons des haies et des talus normands sont représentés par les morilles, les verpes, les entolomes, les calocybes, les lépiotes, les volvaires, les agarics et les rhodocybes.

Activité économique

Activité agricole



Veaux et génisses de race normande à l'embouche





Brucourt a de tous temps une activité orientée vers le secteur primaire, la production agricole, entre bocage et marais, étant la seule activité économique notable de la commune, d'aussi longtemps que la mémoire du pays se souvienne. L'organisation urbaine de la commune est d'ailleurs toujours à l'image éclatée de l'habitat rural bocager.

Historiquement la production agricole était autarcique, puis locale avec l'institution au XIVe siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen du marché de Dives-sur-Mer. Le développement de la production de bêtes de boucherie par la généralisation du couchage en herbe et de l'embouche a accompagné le développement du transport vers Paris et sa région. Dans le même temps où la Normandie devenait le garde-manger de la capitale, les paysans normands augmentaient leurs revenus.

C'est la venue des premiers baigneurs de Caen et la vogue des bains de mer, puis la création des "colonies" estivales comme Cabourg et Houlgate qui ont ensuite contribué au développement d'une agriculture vivrière, au XIXe siècle et cela jusqu'à la Première Guerre mondiale, avec entre autre le succès du "marché des parisiens" le samedi matin sous la halle de Dives-sur-Mer.

Activité herbagère



Pommes, cidre et calvados du Pays d'Auge










En 1988, Brucourt compte 10 exploitations agricoles, au recensement agricole de 2000, il n'en reste plus que 6 dont 5 exploitations professionnelles sur 294 hectares (soit 45% de la superficie de la commune) dont 280 sont toujours en herbe pour accueillir une centaine de vaches, le reste des terres étant travaillé en labours pour la culture céréalière. La population agricole s'élève à moins de 30 personnes, 15 exploitants (chef d'exploitation et membres de la famille travaillant sur l'exploitation) et 8 salariés agricoles (en équivalence temps plein soit environ le double à temps partiel). Aujourd'hui la population de Brucourt n'est plus à dominante agricole.

Activité cidricole

La tradition augerone complantait les pâturages en lignes régulières de pommiers à pommes à cidre. Malgré une forte diminution du complantage des pommiers sur la commune de Brucourt, celle-ci est classée en zone cidricole.

A partir des pommes récoltées sur le territoire de la commune, et livrées à des producteurs, ceux-ci produisent et commercialisent du cidre classé depuis mars 1996 et confirmé en 2000 de l'AOC Pays d'Auge et du Calvados classé depuis 1942 AOC Pays d'Auge.

Activité laitière



Fromages du Pays d'Auge camembert et petit pont-l'évêque





Les augerons produisaient sous l'ancien régime un fromage de lait de vache à pâte molle et croûte lavée du nom d'augelot, c'est l'ancêtre des fromages normands comme le pont-l'évêque et le livarot avec peut être un autre fromage de lait de vache à pâte molle mais à croûte fleurie comme le camembert. Si aujourd'hui l'activité agricole est orientée vers l'embouche, les agriculteurs produisent toujours du lait. Le lait produit sur le territoire de la commune, vendu à des producteurs normands, permet la production de fromages AOC.

La commune de Brucourt est dans les limites de la zone permettant les appellations depuis 1972 pour l'AOC pont-l'évêque et depuis 1983 pour l'AOC camembert de Normandie.

Le livarot, reconnu AOC en 1975 sur la partie sud du Pays d'Auge, est en cours de réexamen de la zone d'appellation.A terme, la zone d'appellation couvrira l'ensemble du Pays d'Auge.

Autres activités

Le secteur secondaire, n'existe pas à Brucourt, qui ne comprend aucune activité de transformation.

Le secteur tertiaire non marchand n'est pas présent à Brucourt où il n'y a aucun service public hors la mairie.

Le secteur tertiaire marchand est peu présent avec une activité artisanale comprenant quelques représentants.

Les activités de service sont peu représentées.

Le village ne comporte aucun commerce de proximité. La route de Brucourt à Dives-sur-Mer conduit à 4km directement aux parkings des centres commerciaux Super U et Intermarché à l'entrée de Dives.

Population active

Suivant l'enquête annuelle de recensement de 2005, sur les 126 habitants de la commune, il y a 49 actifs (34.9%) dont 5 personnes inscrites au chômage (4.00%). Sur les 77 non actifs, il y a 30 retraités ou pré-retraités et 11élèves, étudiants ou stagiaires non rémunérés.

Ces 126 habitants sont répartis en 47 ménages (dont 11 ménages d'une personne) et 26 de ces ménages ont une personne de référence active.

Sport

Un club sportif existait encore il y a quelque temps à Brucourt: le "Tennis-club de la Clairière aux Biches" comportant 4 courts en quick et un double mur d'entrainement. Aujourd'hui l'activité du tennis-club est nulle et l'entretien des courts délaissé.



Tennis-club de la Clairière aux Biches






Tourisme

Brucourt est un village agricole et résidentiel à 4 ou 5km des villes balnéaires et des casinos de Cabourg et sa promenade Marcel Proust, et Houlgate et ses villas balnéaires du XIXe siècle. Il se trouve aussi à 4km du village d'art "Guillaume-le-Conquérant" et du port de plaisance de Dives-sur-Mer. L'arrière Pays d'Auge est aussi riche en villages pittoresques comme Beuvron-en-Auge et ses maisons à colombage du XVe au XVIIIe siècle.

Pour l'hébergement de tourisme, Brucourt comporte uniquement deux Gîtes de France.

Ecologie


Plateforme aménagée pour permettre aux cigognes blanches de faire leurs nids dans les marais






Le Muséum national d'histoire naturelle a défini en 1982, à la demande du ministère de l'Ecologie, la méthodologie de classement de zones géographiques à l'inventaire de la biodiversité et du patrimoine naturel. Ces zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) sont de 2 types:

.ZNIEFF I de superficie réduite, sont des espaces homogènes d'un point de vue écologique et qui abritent au moins une espèce et/ou un habitat rares ou menacés, d'intérêt aussi bien local que régional, national ou communautaire, ou ce sont des espaces d'un grand intérêt fonctionnel pour le fonctionnement écologique local,

.ZNIEFF II sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes. Elles peuvent inclure des zones de type I et possèdent un rôle fonctionnel ainsi qu'une cohérence écologique et paysagère.

Sur la commune de Brucourt, les marais de la Dives à l'ouest de la route départementale D 400 et au sud du cours de la rivière l'Ancre sont classés en ZNIEFF II. Cette zone comprend une ZNIEFF I qui correspond aux marais à l'ouest du grand canal ainsi qu'au cours de la rivière l'Ancre.

ZNIEFF I

La ZNIEFF I des marais "marais de Brucourt et Goustranville" est incluse dans la ZNIEFF II des "marais de la Dives". Le cours de la rivière l'Ancre et ses affluents sont aussi classés en ZNIEFF I.