jeudi 20 août 2009

Flore

Le bocage est un biotope particulièrement propice à la faune: les carnivores sont représentés par la familles des canidés avec le renard pour seul représentant et les mustélidés avec le blaireau, la martre des pins, la fouine, la belette et l'hermine.




Un hôte du bocage normand, le Renard roux





En hiver, dans le bocage, l'espèce d'oiseaux la plus répandue est représentée par le pinson des arbres, vient ensuite le merle noir, la corneille noire, la mésange charbonnière, la pie bavarde, l'accenteur mouchet, la grive musicienne, l'alouette des champs et la mésange à longue queue. Au printemps, les premiers migrateurs arrivent avec l'hirondelle de cheminée, le coucou gris, la fauvette des jardins et à tête noire, le pouillot véloce, le chardonneret élégant, la linotte mélodieuse, le martinet noir et la tourterelle des bois. Enfin, à l'automne, c'est le tour du rouge-gorge et de la grive musicienne, draine, mauvis ou litorne.

L'entomofaune du bocage augeron est représentée, entre autres, par des lépidoptères comme les papillonstircis, amaryllis, myrtille et tristan, des orthoptères tel le criquet des pâtures, des coléoptères comme le crache-sang, le lucane, le meloe et le lampyre.

Il existe une entomofaune spécifique de l'agrosystème des milieux prairiaux pâturés qui est liée au substratet aux fèces déposées comme les coporophages avec le bousier et les onthophages avec le scarabée, tandis que les histéridés et les staphylins chassent les larves de mouches scatophagidés.

Marais

La Basse-Normandie est riche de zones humides, qu'elles soient littorales, comme la baie des Veys ou du Mont-Saint-Michel, ou terrestres, comme les marais arrière-littoraux ou de fonds de vallées alluviales mais tourbières et prairies humides. Pendant le XXe siècle, ces zones humides ont perdues 65% de leurs superficies.

Biotope marécageux






Marais "blanchis" en Basse-Normandie




Les marais de la Dives ont une superficie totale de 12 500 hectares dont environ 400 sur la commune de Brucourt. Ces marais occupent une vaste étendue pratiquement au niveau de la mer entre la haute vallée de la Dives et un cordon sableux qui ferme l'espace entre l'estuaire de l'Orne et celui de la Dives.

D'abord marais de Corbon, la basse vallée de la Dives, est une vaste étendue où seules quelques "îles", comme le Robe homme, ainsi que des "chaussées", comme celle de Varaville, émergent au-dessus d'une surface aquatique vouée aux canards. Ces marais, inadaptés aux bois ou aux labours, sont utilisés par leurs grands propriétaires, seigneurs ou monastères, pour la chasse et la pêche. A partir du XIXe siècle, des syndicats intercommunaux de drainage entreprennent son assainissement. C'est alors la transformation en grandes parcelles sans haie, limitées par des rangs de saules et des fossés de drainage, destinées dans les fonds sains de trèfle blanc à l'élevage malgré une submersion hivernale de la Dives.

C'est la durée d'inondation qui est le facteur déterminant de la composition floristique. Les marais de la Dives sont composés entre canaux de drainage, de prairies mésohygrophiles reposant sur des alluvions modernes argilo-calcaires drainées naturellement. Les marais "blanchissent", ce qui signifie qu'ils sont inodés, en fin d'hiver ou au début du printemps, mais pas nécessairement chaque année, du fait de l'éloignement relatif de la nappe phréatique.

Biocénose marécageuse

Flore

La flore de ces prairies, à riche floraison pré-estivale, doit pouvoir supporter un assèchement estival.

Lorsqu'il s'agit de prairies de fauche, la végétation est de haute taille avec l'avoine élevée, la fléole des prés et l'orge faux-seigle accompagnée de plante à floraison très colorée comme le lychnis fleur de coucou, ou le rhinanthe velu et de grands ombellifères comme le silaum des près ou, plus rarement, le peucédan à feuilles de carvi. Sous cette végétation dense pousse une flore basse comme l'orchis négligé et le colchique d'automne.




Fleurs d'orchis négligé






Si ce sont des prairies pâturée, la précédente flore est modifiée par l'apparition de plantes à rosettes, prostrées ou à systèmes racinaires rhizomateux résistant mieux au piétinement et à l'abroutissement. On trouve alors la laîche distique, la laîche à épis pendant et la pulicaire dysentérique. L'intensification du pacage provoque une sélection des végétaux, les renoncules âcres et les joncs peu appétissants prolifèrent alors rapidement. La dégradation de ce phytocénose voit l'apparition du grand plantain à large feuille, de la renoncule rampante, de l'ortie dioïque et de l'oseille crépue.

Sur les berges des canaux, on trouve le rubanier d'eau, l'iris faux-acore, le jonc fleuri, les laîches, le lycope d'Europe, le scirpe des marais, le plaintain d'eau, la menthe aquatique et le myosotis des marais. S'ils n'ont été plantés par l'homme pour exploiter leurs branches sous la forme d'arbre têtard, les saules, saule marsault et cendré, ont fini par coloniser certaines berges ainsi que, par manque d'entretien des canaux, des orties, le sureau noir et le frêne.

Du fait de sa croissance rapide et de son appétence pour les terrains humides voire temporairement inondés, la présence du peuplier se développe et certaines parcelles des marais sont maintenant transformées en peupleraies.

Faune





Le ragondin colonise la niche écologique du campagnol amphibie




Les marais permettent la présence d'une faune typique à dominante aquatique. Les mammifères normands qui se caractérisent par des habitudes aquatiques sont représentés par le putois d'Europe qui n'est d'ailleurs pas totalement liés aux milieux humides. Il ne fait pas plus partie des animaux nuisibles depuis mai 2002. Il est prédateur de rongeurs comme le rat musqué, le rat surmulot et la campagnol mais aussi des amphibiens comme la grenouille et le crapaud.

Introduit en France en 1916, le vison d'Amérique, pénètre en Normandie depuis la Bretagne et supplante rapidement le vison d'Europe. Sa proie favorite, le campagnol amphibie, pourtant en diminution du fait de la concurrence dans sa niche du ragondin, ne freine pas son expansion. Il transforme son régime alimentaire en s'attaquant aux nids d'oiseaux proches du sol.

L'avifaune des marais subit "l'excessive pression de la chasse un peu partout, particulièrement dans les marais de la Dives [...]Malgré tout, il existe encore des sites magnifiques, riches en oiseaux, particulièrement en période de reproduction, quand la chasse de nuit ne limite pas les stationnements [des oiseaux]".

Dans les parcelles pâturées, l'avifaune nicheuse est représentée par le vanneau huppé et l'alouette des champs. Le courlis cendré, le pipit farlouse et la bergeronnette flavéole se retrouvent aussi bien sur les prairies pâturées comme sur celles de fauche. Le tarier des près, le bruant des roseaux et le phragmite des joncs ont une préférence pour parcelles fauchées.





Un grand cormoran, emblême des ornithologues normands










Au printemps, les marais, encore blancs, reçoivent limicoles et canards de retour d'Afrique. Les canards pilets ou souchets et la sarcelle d'été arrivent en février, le barge à queue noire, le combattant varié suivent en mars et le courlis corlieu ensuite. Les oiseaux d'eau plongeurs sont représentés par des piscicoles, comme le grèbe huppé, le grand cormoran (emblême des ornithologues normands), par des malacophages, avec le fuligule milouin et morillon, ou des herbivores comme le foulque macroule. Parmi les nicheurs, il faut citer, en plus du foulque et du grèbe, le canard colvert.

Dans les rares roselières, on trouve principalement le rousserolle effarvatte, la bouscarle de Cetti, la locustelle tachetée et luscinioïde, le bruant des roseaux, le butor étoilé, la marouette ponctuée et le busard des roseaux. En hiver, au crépuscule, on peut voir les busards en dortoir avec quelques faucons émerillons et butors étoilés. En migration, les roselières sont des haltes pour les passereaux, la fauvette aquatique et les hirondelles.

Pour les insectes, on trouve dans les formations herbacées hygophiles, des coléoptères comme des Aphtona coerulea, Altica lythri, Mononychus punctum-album, Cionus alauda et le carabe granuleux, la loricère, le staphylin des rives, mais aussi la grande sauterelle verte et le criquet palustre. Les lépidoptères sont représentés par la petite tortue, le paon du jour, le vulcain, l'écaille chinée, l'aurore, la piéride du navet, le myrtil et le cuivré commun ou fuligineux.

Biocénose fluviatile

Flore

Dans les rivières courantes, la Dives, l'Ancre mais aussi le Grand Canal ou la canal Oursin, c'est sur des fonds à substrat grossier que se développe une flore aquatique rare du fait des érosions des hautes eaux, de la sédimentation fine des basses eaux mais aussi des eaux saumâtres des remontées de marées.




Renouée amphibie





Les radiers et les plats, aux substrats plus stables, permettent de façon pérenne, l'implantation desmacrophytes. Sur les fonds éclairés, on trouve des touffes de callitriches, de myriophylles et de Zannichellia. Maintenant des espèces ubiquistes en provenance des plans d'eau se retrouvent aussi Elodea canadensis et Potamogeton crispus.

La flore des canaux drainant les marais, du fait d'une eau très faiblement courante, se rapproche de celle des mares. Colonisés par "des espèces aquatiques ou amphibies, immergées ou flottantes, libres, fixées ou enracinées à plus ou moins grande profondeur". Mais la pratique du surcreusement et du reprofilage des bergers tend à y banaliser la flore aquatique et amphibie.

En surface des canaux, l'eutrophisation croissante permet l'apparition de lentilles d'eau opportuniste, lentilles à trois lobes, lentille à plusieurs racines ou sans racine ou lentille enflée ou encore de Riccia fluitans. Entre deux eaux, les mors-de-grenouille, les faux-aloés (stratiote aloide) et les potamots ou les renouées amphibies et les renoncules aquatiques et, au fond, c'est les utriculaires, les cornifles immergés ou les rares myriophylles à fleurs alternes.