Héraldique de la ville d'Alençon
Les armes de la ville d'Alençon se blassonnent ainsi:
D'azur à l'aigle bicéphale d'or
Histoire de la ville d'Alençon
Origines du peuplement à Alençon et dans ses environs
Les recherches les plus récentes permettent de comprendre comment le site de la ville d'Alençon a été occupé. Les périodes anciennes: dans les environs de la ville, les archéologues ont étudié des sites remontant au Néolithique, comme à Saint-Germain-du-Corbéis où il s'agit d'une carrière d'extraction de schiste destiné à la fabrication de bijoux, ou à Cérisé où des vestiges d'habitats ont été fouillés. L'Age du Bronze est aussi représenté à Cerisé avec l'existence de cercles funéraires. L'Age du fer est très présent dans la campagne alençonnaise, ne serait-ce qu'au travers de nombreux noms de communes et de lieux-dits. Il existe aussi de nombreuses fermes indigènes, terme désignant les exploitations agricoles gauloises avant la romanisation.
Toutes ces périodes, ne sont pas représentées sur le site même de la ville d'Alençon. La période gallo-romaine est aussi présente avec de nombreux sites. Lorsque les archéologues font le bilan des données, les sites se concentrent sous la forme de 2 couronnes entourant Alençon. Ils en déduisent que ces sites, à vocation agricole, ont fait vivre un centre plus peuplé. S'agit-il d'une villa ou d'un vicus? Le problème majeur est qu'aucune trace d'occupation gallo-romaine n'est connue dans les limites actuelles d'Alençon. En revanche, il existe des traces d'un passage. Plusieurs monnaies ont été retrouvées à travers la ville: rue des Grandes Poteries, Grande rue, Vieux Pont de Sarthe, rue des Tisons.
Etymologie
Le nom d'Alençon a pour origine l'association d'un préfixe romain et d'un suffixe gaulois: al-uncus. La signification est littéralement "dans le méandre". En l'occurrence, Alençon, en fonction de ce sens, est fondée dans un méandre de la rivière Sarthe, soit l'actuel quartier de Montsort. et non dans l'encaissement marécageux où Alençon s'est développé à partir du Xe siècle.
Antiquité
La christianisation de la Normandie commence au milieu du IVe siècle. Tout d'abord des aristocrates gallo-romains, vivant à la fois dans une des centres urbains et possédant de vastes domaines ruraux, importent cette nouvelle religion. A cette période, Alençon est dans la Seconde Lyonnaise mais, à partir des années 380, cette province est coupée en 2. Les capitales sont respectivement Tours et Rouen, sous l'autorité de évêques, anciens militaires: Martin et Victrice. En outre, l'ouest de la Gaule bénéficie d'une relative stabilité. Saint ictrice entretient des relations soutenues avec Ambroise de Milan. En 396, Saint Ambroise offre des reliques à Saint Victrice, notamment celles de Saint Gervais et Saint Protais. Des reliques des 2 saints sont amenées à Sées cette année, consacrant la cathédrale. De là, les aristocrates gallo-romains vont permettre au christianisme de pénétrer davantage les campagnes, de faire reculer le paganisme. La région qui correspond plus ou moins à l'actuelle Normandie est dénommée au IVe siècle Tractus Armoricus division militaire et administrative. Il faut en effet empêcher les invasions des Saxons par la mer. Le tractusArmoricus fonctionne durant tout le Ve siècle. L'autorité est détenue par les évêques. Les pays, pagi, servent de cadre aux évêchés. Ainsi, le pagus oxismensis, le pays d'Exmes, correspond à l'évêché de Sées. Il est divisé en 4 centenae dont une à Alençon pour chef-lieu administratif: pagus novaciensis avec Neuvy-au-Houlme, pagus saginsis avec Sées, pagus corbonnensis avec Corbon, pagus alencionnensis avec Alençon. C'est la première mention d'Alençon, tardive car du VIIe siècle, mais ces divisions sont mises en place au Ve siècle.
Moyen Âge
Durant l'Antiquité tardive et la période mérovingienne, Alençon est Montsort. "Montsort" est un nom tardif, quant au nom "Alençon", il est capté au Xe siècle suite à un déplacement du centre des pouvoirs sur la rive nord de la Sarthe Le village mérovingien d'Alençon correspond à la paroisse Saint-Pierre soit Montsort. Il est massé sur l'extrémité du plateau sur la rive sud de la Sarthe. Saint-Pierre indique une église funéraire du VIe ou du VIIe siècle.La paroisse est imposée en nature par l'évêque du Mans avec de l'huile et de la cire destiné à l'éclairage de la cathédrale et d'un tiers dessous mérovingien. La Sarthe et la limite entre les évêchés du Mans et de Sées. Alençon est le chef-lieu d'une centenie mérovingienne puis d'une vicarie carolingienne, qui est une division équivalente.
A la période carolingienne, Alençon se trouve dans le ducatus cenomannensis, le duché du Mans, qui est une partie de la Neustrie. La région subit les raids vikings. Les envahisseurs pénètrent la région en remontant le cours de l'Orne vers le sud, ou vers le nord en suivant la Loire, le Maine et la Sarthe. En 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte stipule que le roi carolingien cède un vaste terriroire à Rollon, chef viking. Ce territoire est un royaume entre Seine et Loire, trop vaste pour que les hommes, qu'on appelle désormais les Normands, puissent l'investir. Une prise de possession progressive est mise en place, évêché après évêché. En 924, Sées est revendiquée par les Normands. Ils arrivent jusqu'à la limite méridionale, soit la Sarthe. Un nouveau centre est créé sur la rive nord, pour concurrencer le village de la rive sud (Montsort-Alençon), et affirmer le nouveau pouvoir. En attendant de revendiquer l'évêché du Mans, des pactes sont passés avec les nobles du secteur, élargissant l'orbite normande. La famille de Bellême est la plus importante autorité sur la marche méridionale de la Normandie, de Mortagne à Domfront. Cette seigneurie de Bellême est une vaste zone tampon entre le Perche, l'Anjou, la Bretagne et la Normandie. Alençon est dès lors dans une position avantageuse.
Un prieuré de l'abbaye de Lonlay est implanté dans la seconde moitié du XIIe siècle.
L'Epoque moderne de la ville d'Alençon
Erigé en duché en 1414, Alençon fut définitivement rattachée au domaine royal en 1549, après la mort de Marguerite de France (1492-1549) dite Marguerite d'Angoulême, soeur du roi François Ier, veuve en premières noces du dernier duc Charles IV (mort en 1525 lors de la bataille de Pavie).
Dans le duché d'Alençon, la Réforme fut prêchée dès 1524. La situation particulière du duché, qui appartenait à Marguerite d'Angoulême (grand-mère maternelle du futur Henri IV) qui, après son veuvage, ayant établi sa cour à Alençon et y étant demeurée après son remariage avec le roi de Navarre, permit à Michel d'Arande et Pierre Caroli d'y faire pénétrer les idées nouvelles. Première ville acquise aux idées calvinistes, Alençon devient rapidement un foyer de la Réforme, au point que, en 1530, un réformé allemand qualifiait Alençon de "petite Allemagne". Le petit catéchisme de Luther y est imprimé dès 1529 par Simon Du Bois. Les Protestants s'emparent de la ville, saccagent les églises et interdisent le culte catholique. La ville d'Alençon, grâce à la tolérance de Marguerite de Valois, reine de Navarre et duchesse d'Alençon, vit la Réforme faire de nombreux prosélytes parmi ses habitants, durant la première moitié du XVIe siècle. "La reine de Navarre, dit un historien de cette ville, bonne sensible, pleine de commisération, déroba au supplice autant de protestants qu'il fut possible. Elle sauva Gérard Roussel, docteur, rigoureusement poursuivi par le Parlement, et en fit son aumônier, Caroli, également poursuivi par le Parlement, à qui elle donna la cure de Notre-Dame d'Alençon, qu'il quitta pour passer en Suisse; où il se maria.....Un protestant d'Alençon s'étant avisé de briser, pendant la nuit, un crucifix qui était au portail de l'église de Saint-Louis, Marguerite apaisa l'affaire, en faisant mettre à la place un autre crucifix un peu mieux décoré que le premier. Mais la bonne duchesse ne put jamais sauver des flammes Etienne Le Court, curé de Condé, près Alençon, attaché aux nouvelles opinions, qui fut brûlé le 21 décembre 1553". Pendant les guerres de Religion, le duc de Mayenne, chef de la Ligue et Henri de Navarre, futur Henri IV, se disputent plusieurs villes du duché d'Alençon qui devient le théâtre de leurs affrontements. Alençon tombe aux mains du duc de Mayenne avant d'être reprise par Henri IV qui vend le duché au duc Frédéric Ier de Wurtemberg en 1605. Marie de Médicis le lui rachète en 1613. Préférant fuir plutôt que d'avoir à subir les dragonnades, les Alençonnais réformés laissent une ville vide aux troupes de dragons. La révocation de l'Edit de Nantes entraîne une forte immigration vers l'Angleterre, les Pays-Bas ou les Îles anglo-normandes.
Colbert fonde en 1665 ses célèbres manufactures dont celle du très célèbre point de France ou point d'Alençon crée en 1650 à partir du point de Venise. Alençon employa, à l'apogée de son art, jusqu'à huit mille dentellières.
En 1636, lors de la refonte de l'administration territoriale du royaume par Richelieu, le duché d'Alençon est supprimé et remplacé par une généralité faisant partie, avec celles de Rouen et de Caen, du gouvernement de Normandie. Alençon fut nommée, lors de ce nouveau découpage du royaume en élections fiscales, généralité de la province du Perche.
Economie de la ville d'Alençon
Au XVe siècle, la dentelle qui connaîtra son apogée 2 siècles plus tard, débute en concurrence avec le "point de Venise".
Apparue dès le XVIe siècle avec le protestant Simon Du Bois, l'imprimerie est vite florissante. La famille Malassis fondera une grande lignée d'imprimeurs.
Le tissage de la toile et du canevas de chanvre au XVIIIe siècle amène la prospérité. Alençon fabrique à cette époque, une sorte de toile appelée "fleuret" ou "blancard". La ville connaît un début de révolution industrielle auquel la révocation de l'Edit de Nantes portera un coup fatal en provoquant la fuite des industriels huguenots vers l'Angleterre et la Hollande.
Au XIXe siècle, Alençon connaît un renouveau industriel grâce à l'ouverture de plusieurs fabriques. Des réseaux de transports routiers et ferroviaires se développent, mais la décision de faire passer la ligne ferroviaire Paris-Brest par le Mans au lieu d'Alençon la condamne, en dépit d'une industrie typographique florissante, au déclin jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Au XXe siècle, Alençon devient un des bastions de Moulinex (entreprise industrielle d'électroménager). L'usine Moulinex d'Alençon, créée en 1937 par Jean Mantelet, d'où sort notamment le fameux "moulin-légumes", devient le coeur industriel de la ville. La fermeture définitive de l'usine, en 2002, comptant encore à l'époque près de 1 000 employés et assurant du travail à de nombreux sous-traitants, est un choc pour la ville et le département. Aujourd'hui, le groupe Seb sous-traite la fabrication du moulin à légumes à la société Adiamix (40 salariés), ouvert sur l'ancien site de Moulinex.
Au lendemain de la fermeture de Moulinex, la municipalité a lancé le plan Phénix, dont le slogan est 1 000 emplois en 1 000 jours.
Crée en 1983, l'institut supérieur de plasturgie d'Alençon (ISPA) a contribué, en formant aux métiers de la plasturgie, à l'implantation de nouvelles entreprises, spécialisées notamment dans la plasturgie.
L'ouverture de l'A28, entre Alençon et Le Mans en juin 2001, et entre Alençon et Rouen en octobre 2005, a permis, en outre, de désenclaver la ville.
Alençon est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie d'Alençon.
Industries
-Fromageries Riches Monts: 200 salariés
-MPO Fenêtres (Menuiserie Plastique de l'Ouest): 170 salariés
-Maisons France Confort (Construction de maisons individuelles): 1 100 salariés
-Groupe AC 2 inc (annexe administrative): 120 salariés
Goavec Enineering (Métallurgie): 200 salariés
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