Relations et réorganisations alliées
Cette fin de bataille de Normandie se déroule sous fortes tensions entre Alliés britanniques et américains, voire entre Anglais et Canadiens. Les opérations se prolongent depuis beaucoup trop longtemps sans vraie victoire stratégique. Au plus haut niveau politique, les interrogations sont multiples. Des conflits larvés se font jour et gangrènent la confiance mutuelle qui avait prévalu jusqu'ici. Par ailleurs, le nombre de divisions placées sous l'autorité de la 1re armée américaine allant croissant, la situation commence à être difficilement gérable pour le général Bradley. (*voir photo) Aussi, le général Dwight Eisenhower, commandant en chef du théâtre d'opérations Europe (ETO) profite-t-il de la victoire américiane d'Avranches pour réorganiser le commandement allié.
Général Omar N.Bradley
Jusqu'alors, l'ensemble des opérations terrestres avaient été prises en main par le général Bernard Montgomery, chef du 21e groupe d'armées. Eisenhower crée le 12e graoupe d'armées et met à sa tête le général Omar Bradley, jusqu'ici chef de la 1re armée américaine.Courtney Hodges est nommé commandant de la 1re armée américaine.Montgomery reste commandant en chef des forces terrestres, mais le général Dwight Eisenhower s'apprête à prendre sa place, afin d'être en position d'arbitre des 2 commandants de groupes d'armées. Enfin, le débarquement de la 4e division blindée canadienne permet aux Canadiens de gagner leur autonomie par la création d'une armée forte de 2 corps d'armée, dont un canadien à 2 divisions blindées et 2 divisions d'infanterie.
Situation du haut commandement allemand
Le contexte est marqué par la confusion issue des complexités d'organisation de la Wehrmacht.Le Maréchal Von Kluge est un fidèle d'Hitler. A ce moment de la bataille, il combine les rôles de commandant du groupe d'armées B et de commandant en chef des forces armées à l'Ouest. Soupçonné d'avoir trempé dans le complot du 20 juillet contre Hitler, il agit avec un zèle extrême et fait tout pour s'affranchir des soupçons du Führer. Aussi, tous les ordres qu'il reçoit sont-ils traités à la lettre, sans aucune forme d'interprétation, aboutissant au final aux pires catastrophes. Pendant la journée du 15 août 1944, à l'occasion d'une inspection dans la poche, il disparaît sans donner de nouvelles, réapparaissant au QG du g"néral Eberbach à la nuit tombée. Les soupçons de trahison sans aucun fondement pèsent de plus en plus sur le Feldmarschal, finalement révoqué le soir du 17 août par Hitler. Walter Model, le pompier de service, en provenance du Front de l'Est, le remplace au pied levé dès le 18 août 1944, au pire moment de la bataille.Von Kluge est convoqué à Berlin pour s'expliquer, destination qu'il n'atteindra jamais car il se suicide au cyannure, le 19 août, au bord de la route, pendant le trajet, en laissant une lettre assez prophétique à destination d'Hitler.
Autre personnage, le général Heinrich Eberbach est en charge de la 5e armée blindée. Il fait face aux Anglo-Canadiens, qui pressent pour capturer Falaise. En opposition aux ordres reçus, il refuse de libérer 3 divisions de panzers pour la contre-attaque de Mortain, considérant comme imminente l'attaque contre ses propres positions.Dès avant la fin de la contre-attaque allemande sur Avranches, l'opération Totalize démarre face à ses troupes, lui donnant raison après-coup.Mais ce refus d'obtempérer l'amène à la disgrâce aux yeux d'Hitler, qui le relègue au commandement d'un corps d'armée blindée. Le général SS Sepp Dietrich le remplace à la tête de la 5e armée blindée. Le général SS Paul Hausser commande de son côté la 7e armée allemande au grade d'Oberstgruppenführer (Général de corps d'armée).Premier général de la Waffen-Ss à commander une armée, il est haï par le haut commandement du fait de sa promotion trop rapide. Son armée est littéralement vaporisée par l'opération Cobra, qui le laisse avec des restes de divisions à gérer. En résumé, le commandement en chef est donc confié à un fidèle d'Hitler en plein milieu de la bataille, le général Model, et les 2 armées sous son autorité, à 2 généraux de la Waffen-SS, signe clair de la défiance d'Hitler envers la Wehrmacht.
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