Dénombrant encore plus de 500 habitants au début du dernier quart du XIXème siècle, Aubusson en comptait moins de 190 au début des années 1920. En moins d'un demi-siècle, la chute avait été spectaculaire, et notamment au tournant des années 1870 et 1880 et au début des années 1890 lorsqu'au déficit naturel se conjugèrent 2 vagues d'immigration, d'abord vers le pôle flérien, puis vers d'autres centres urbains plus lointains. Engagée vers 1866-1867, s'étendant sur un quart de siècle, la révolution industrielle de l'agglomération flérienne fut en effet inachevée et ne put contribuer à retenir tous les migrants de la région, la sécheresse de 1893 ayant de plus accentué cet inexorable exode rural.
Pour de nombreux Aubussonnais, la concurrence des usines condamna à mort le tissage à domicile et, au tout début du XXème siècle, le nombre de tisserands devînt, à Aubusson, inférieur à celui des agriculteurs. Avec la moindre pression démographique sur le sol de la commune, ces derniers transformèrent, à la fin du XIXème, en herbages les parcelles autrefois consacrées à la culture du seigle ou du sarrasin. Ce "couchage en herbe"- qui teinta de vert le paysage aubussonnais-fit aussi que l'agriculture d'autosubsistance cohabita avec une agriculture commerciale qui pouvait écouler sur les marchés des villes voisines des productions laitières (beurre), avicoles ou fruitières (dérivés de la pomme).
Signe de ces mutations socio-professionnelles en cours, au fabricant Victor Gauquelin succèdèrent à la tête de la commune 2 cultivateurs. Armand Hélie (1900-1904) et Jules Pottier (1904-1919). Les dossiers prioritaires ne changeaient pas: entretien des bâtiments communaux et amélioration des voies communales. A la fin des années 1870, les cours de récréation des garçons et des filles furent séparées et une clôture fut installée le long de la voie publique; puis, au milieu des années 1880, la couverture fut en partie refaite ainsi que la cheminée du logement de l'instituteur; enfin, au début des années 1900, à nouveau la toiture, le plancher de la classe des garçons, le chauffage pas de sauvegarder l'existence de 2 écoles séparées. A compter de 1890, une menace pesa en effet sur le maintien de l'école spéciale de filles. Ce fut finalement au début de 1903 que les 2 classes furent réunies au sein d'une école mixte, obligeant l'instituteur laïc et l'institutrice congréganiste à céder la place à mademoiselle Binet, une institutrice laïque, qui intruisit les jeunes Aubussonnais des 2 sexes pendant plus de 2 décennies.
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