dimanche 26 juillet 2009

Bilan humain et matériel

Il ne sera sans doute jamais possible de dresser un bilan exact des pertes allemandes de cette bataille. Les hypothèses les plus courantes font apparaître environ 5000 à 6000 morts. 30000 à 40000 prisonniers et une perte matérielle estimée à 5000 véhicules. Nous voilà loin d'un Stalingrad en Normandie. Les atermoiements alliés auraient permis la fuite d'environ 100000 Allemands. Certains auteurs ont pu contester ces chiffres, jugés bas. Mais la résistance ultérieure des Allemands, et la contre attaque des Ardennes ont montré que les Allemands avaient pu extraire une bonne partie de leurs unités, et surtout de leur encadrement. Seul un cinquième des commandements de corps et génaraux de division ont en effet été capturés.

Les Canadiens enregistrèrent le plus lourd tribut allié avec près de 18000 pertes. Les Polonais ont été éprouvés dans cette bataille avec 1500 pertes pour la seule 1re division blindée. D'une manière générale, les forces américaines ont eu des pertes mineures, n'ayant pas porté l'effort principal de la bataille.

Controverses liées à la bataille de la poche de Falaise

Le demi-échec relatif des Alliés dans cette bataille a donné lieu à certaines joutes, parfois vindicatives pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Divers points ont été évoqués par mémoires interposées des acteurs concernés.

Lenteurs britanniques?

Le reproche constant fait à Montgomery dans la campagne de France de 1944 est sa lenteur d'action et son manque de mordant. L'examen des faits montre une propension effective du général Montgomery à ne pas pousser à l'extrême ses forces. Il a toujours affirmé que cela avait été aménager ses hommes. Le souvenir des boucheries de la Première Guerre mondiale était encore vivace dans les années 1940. Par ailleurs, il est clair à l'examen du déroulement de la bataille de NNormandie, que la 2e armée britannique a fait face aux meilleures unités de la Wehrmacht, et à pratiquement toutes les divisions blindées allemandes. Ce qui a eu pour effet de contrarier toute velléité offensive britannique. Ce reproche est donc toujours discuté aujourd'hui avec plus ou moins de mauvaises foi.

Manque de vision stratégique américaine?

Le reproche a aussi été fait au général Bradley de ne pas avoir poursuivi son offensive au delà d'Argentan autour du 15 août 1944. Il aurait eu en effet potentiellement l'occasion de percer radicalement dans le dos des armées allemandes, en concentrant l'intégralité du XVe corps américain de part et d'autre d'Argentan. Au lieu de cela, il a divisé les forces du général Haislip, contre l'avis du général Patton. Il aurait voulu courir 2 lièvres à la fois: encercler les Allemands et gagner des têtes de pont sur la Seine. Il aurait aussi respecté à la lettre les frontières inter-armées définies à l'avance, et aurait refusé de les trangresser, de peur que les armées alliées ne s'entretuent en se rencontrant. Enfin, il se serait basé sur des informations non fiables indiquant que dès le 15 août, la grande majorité des unités allemandes avaient déjà quitté la nasse. Ce qui ne faisait plus de l'encerclement une priorité.
Nombreux sont les historiens qui stigmatisent cette attitude du général américain, considérant que les Alliés ont manqué une occasion importante de capturer l'intégralité des armées allemandes coincées dans la poche. D'autant qu'une vision plus large des choses, avec l'adoption du plan montgomery d'encerclement sur la Seine, avit de réelles chances de succès. La responsabilité américaine semble ici nettement engagée.

Faible enthousiasme de la division Leclerc?

Un autre reproche fait aux Alliés, et ici particulièrement aux Français, consiste dans le peu d'allant dont aurait fait preuve le général Leclerc devant les demandes d'engagement de la 2eDB à Argentan. Patton et Bradley se firent l'écho d'un acte de désobéissance caractérisé du général Leclerc au général Haislip, afin de préserver sa division. En effet, dès le 15 août, les Français envisageaient de foncer sur Paris pour libérer la capitale qui se préparait à l'insurrection. L'exemple de celle de Varsovie et de sa répression meurtrière par les troupes nazies sous l'oeil passif des Russes est dans tous les esprits à ce moment-là.

De leur côté, les défenseurs de Leclerc affirment que c'est la division des forces du XVe corps qui a empêché la capture d'Argentan et la fermeture rapide de la poche, et non pas la prétendue mollesse d'une seule division.


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